En 1945, Léon Werth fut l’envoyé spécial de la revue Résistance (journal créé à Paris à la fin de l’année 1942 par Jacques Destrée, chef du mouvement d’opposition au régime de Vichy et du nazisme), pour couvrir le procès du Maréchal, aux côtés d’autres journalistes tels Joseph Kessel pour France-Soir, Jean Schlumberger pour Le Figaro. Ses chroniques quotidiennes portent bien leur nom : Impressions d’audience. Elles n’ont rien du compte rendu scrupuleux. Les Éditions Viviane Hamy les ont rassemblées en un volume inédit en mai 1995.
Distancié, comme toujours, Werth observe. Il dresse les portraits des acteurs de cette « mascarade » - les avocats, le procureur, Laval, Darnand, Weygand, Daladier etc... - avec une ironie cinglante, et en premier lieu celui de Pétain, « présent absent », « ce contumace par le silence » ... La concision du style lui permet, en une seule phrase, de rendre palpable le ridicule suscité par le décalage qui se creuse entre l’attente des 28 jurés et l’opinion publique, la superficialité des débats qui ne mettent jamais en cause la responsabilité politique et meurtrière de l’accusé.
Impressions d’audience - Le Proces Petain
Léon WERTH
En 1945, Léon Werth fut l’envoyé spécial de la revue Résistance (journal créé à Paris à la fin de l’année 1942 par Jacques Destrée, chef du mouvement d’opposition au régime de Vichy et du nazisme), pour couvrir le procès du Maréchal, aux côtés d’autres journalistes tels Joseph Kessel pour France-Soir, Jean Schlumberger pour Le Figaro. Ses chroniques quotidiennes portent bien leur nom : Impressions d’audience. Elles n’ont rien du compte rendu scrupuleux. Les Éditions Viviane Hamy les ont rassemblées en un volume inédit en mai 1995.
Distancié, comme toujours, Werth observe. Il dresse les portraits des acteurs de cette « mascarade » - les avocats, le procureur, Laval, Darnand, Weygand, Daladier etc... - avec une ironie cinglante, et en premier lieu celui de Pétain, « présent absent », « ce contumace par le silence » ... La concision du style lui permet, en une seule phrase, de rendre palpable le ridicule suscité par le décalage qui se creuse entre l’attente des 28 jurés et l’opinion publique, la superficialité des débats qui ne mettent jamais en cause la responsabilité politique et meurtrière de l’accusé.