Itinéraire d’un poète apache
Guillaume Staelens
« À l’aube, Nick participa aux rituels de purification. Il resta enfermé deux jours durant dans une loge de sudation. Il ne se nourrit que de plantes et d’eau. En nettoyant son corps de ses impuretés, il serait digne de recevoir la Vision.
Il devait laisser venir à lui toutes les images, même les plus incohérentes. Les visions étaient primordiales, qui apportaient les révélations. Les rêves permettaient de mieux percevoir son avenir. »
Né d’une mère indienne de la tribu Nez-Percés et d’un père américain richissime, c’est ainsi que se présente Nicholas Stanley. Il est le miroir de toutes les aspirations d’une génération – celle née dans les années 1970 – qui s’égare dans la consommation à outrance. Au rythme des musiques, des courants artistiques, des bouleversements politiques, économiques, sociaux et sociétaux, on traverse au galop une Amérique déstabilisée, coupée de ses racines.
Fasciné depuis l’adolescence par la quête rimbaldienne, Guillaume Staelens, né en 1973, a réussi un tour de force. Habité par les trente-sept années de vie d’Arthur Rimbaud, il les a longtemps développées comme une série de photos. Puis, à partir des négatifs, il les a fait endosser à son antihéros confronté à la spirale de l’autodestruction.