Le Palmier de Rusafa
Annie MESSINA
« — Vois-tu, reprit l’aîné, comme s’il se parlait à lui-même, cet empire qui est le nôtre, qui fut le plus grand du monde, se démantèle aujourd’hui et cède la place aux Turcs, aux Francs et aux Mongols. Un jour il disparaîtra, pareil en cela à tous les empires. Seuls les érudits comme toi et moi se rappelleront qui a régné sur telle ou telle partie du désert, sur telles ruines, vestiges d’une ville. Mais une chose survit toujours au pouvoir instable, aux conquêtes passagères et même aux crimes d’un peuple : c’est son âme, son imaginaire, ses mythes, en un mot, sa poésie. »
Syrie, an 900. Le prince Ahmed, revenu sur sa terre d’origine, poursuit une quête : retrouver sa femme et son fils qu’il a été contraint d’abandonner dix années auparavant pour suivre son seigneur réfugié à Cordoue.
Une immense fresque se déploie alors. S’affrontent les Abbassides et les Omeyyades pour le califat de Bagdad, les Arabes et les Chrétiens pour l’occupation de l’Espagne. Les destins s’entrechoquent : celui du prince Ahmed et de Saïd, l’adolescent révolté, ceux de l’émouvante Aziza et de la belle Roumie...
Après Le Myrte et la Rose, qui connut un extraordinaire succès, Le Palmier de Rusafa est le deuxième roman d’Annie Messina. Tel un conteur oriental, elle entremêle les histoires avec une maîtrise et un talent incomparables.