« Il s’arrête et respire un grand coup. Les autres en profitent pour sortir de leur engourdissement. Il faut se détacher de lui. C’est plus facile, sans sa voix. Ils voudraient ne plus l’avoir devant eux ; chercher d’autres regards humains, partager les mêmes pensées, pour se rassurer, se dire qu’ils ne sont pas comme ça, eux.
Pas acceptable, avoir mangé, bu, parlé avec lui, l’avoir écouté surtout. Ils ne pouvaient pas imaginer. Ils se sont fait avoir. Ils ont été embarqués malgré eux. Ils n’avaient aucune raison de rester dans cette ville en feu. Pourquoi n’ont-ils pas fait comme tout le monde ?
Il n’est pas un homme comme eux, pas un homme du tout. Il va nous contaminer, il l’a dit. C’est déjà fait, peut-être. »