Dès le séjour à Venise, Mihály semble rattrapé par son passé. Cette résurgence des souvenirs résulte de la rencontre fortuite avec l’une de ses anciennes relations. La conversation que le couple engage avec ce fantôme d’une vie cachée pousse Erszi à interroger son époux qui finit par lui conter une histoire singulière, celle de la relation ambiguë qu’il a entretenue avec deux de ses amis, un frère et une sœur nommés Tamás et Éva Ulpius. À la suite de la mort prématurée et mystérieuse de Tamás, le groupe d’amis s’est disloqué et Mihály ne cesse, depuis, de rechercher Éva… Au fil des jours, Mihály ne parvient pas à trouver son équilibre dans sa nouvelle vie, dans son couple. Erzsi, quant à elle, doit se résoudre à faire le constat que son mari et elle ne se connaissent pas, ou très mal. Le couple poursuit sa découverte de l’Italie. Alors qu’ils sont à Florence, Mihály reçoit une lettre de Zoltán, le premier mari d’Erszi, qui le somme de prendre bien soin de sa femme, et qui lui fait prendre conscience qu’il est incapable d’apporter à Erzsi la stabilité et la protection qu’elle mérite. Lors d’un nouveau déplacement en train, il abandonne plus ou moins sciemment sa femme : Erszi monte dans le train qui devait les emmener à Rome, tandis qu’il en prend un autre à la destination incertaine.
Le Voyageur et le clair de lune
Antal SZERB
À peine mariés, Mihály et son épouse, Erszi, s’envolent vers l’Italie pour leur voyage de noces. Ils forment un couple atypique, issu d’une année d’adultère. Leur mariage s’est fait dans la précipitation lorsque Erszi a quitté son époux afin de vivre totalement son amour passionné pour Mihály.