Régulièrement publié, aussi souvent occulté, Le Surmâle suscite l’embarras. Il est vrai que Jarry a visiblement pris plaisir à concevoir un roman qui ne présente... ni queue ni tête… un roman qui multiplie, en quelques chapitres, les braquets les plus fous.
De chapitre en chapitre, les chairs s’affolent, les compétitions se multiplient. La célèbre course des dix mille milles engendre des corps dopés. La tentative de record de l’Indien préfigure étrangement un gang bang moderne. C’était il y a un siècle, et Le Surmâle donnait d’emblée l’expression la plus radicale, grotesque et désespérée à une recherche de la performance qui allait gangrener les corps modernes.
Fusant entre désir de l’infini et infini du désir, Le Surmâle a été publié il y a 104 ans. Existe-t-il un roman plus moderne ?