Confronté à l’extension de l’empire germanique, le pape choisit un émissaire en la personne de Stephanus, un bénédictin de l’abbaye de Saint-Gall, et le charge de rejoindre les terres barbares pour remettre au Gyula un message, en fait une proposition d’alliance entre l’Église romaine et les Magyars afin de contrer le pouvoir de l’empereur Othon. À peine arrivé à la frontière du monde chrétien, Stephanus est fait prisonnier ; sans la moindre explication, il est renvoyé et balloté d’une tribu à une autre, sans qu’on lui donne la possibilité de rencontrer le prince et de remplir son office.
Le mystère s’épaissit de jour en jour, de mois en mois, tandis que Stephanus découvre les tribus qui l’hébergent et le traitent avec le plus grand respect. En effet, tous ses interlocuteurs ont reconnu le médaillon que porte le bénédictin et que son abbé lui a remis en guise de protection avant qu’il entreprenne son voyage : il s’agit de l’oiseau Torgul, l’insigne de Künde. D’ailleurs, les coïncidences se multiplient : alors qu’il n’est jamais monté sur un cheval, Stephanus se tient parfaitement en selle au cours de chevauchées interminables, certains mots de la langue « barbare » lui échappent comme malgré lui… Ses propres comportements, qu’il ne comprend pas, le poussent à s’interroger sur son passé. Il est vrai que le monastère l’a recueilli alors qu’il n’était qu’un enfant… Serait-il possible qu’il soit véritablement le descendant de Künde ?