Le gamin a une passion pour le tennis, et lorsqu’il n’est pas assis sur les bancs de sa classe, il s’entraîne sans relâche. Cette passion le tient si fort, qu’un jour, pour gagner du temps, il décide d’aller directement à l’école avec sa tenue de tennis « chemise et pantalon blanc, pull-over à torsades bordé de bleu ». Ce grave manquement au règlement scolaire, qui impose la chemise noire, symbole de la révolution fasciste, va lui valoir d’être renvoyé comme « élément préjudiciable à la santé morale de ses camarades », et parce qu’il révèle « une préoccupante attitude subversive à l’égard des institutions de la patrie ».
Les Gestes blancs
Gianni CLERICI
Alassio, sur la côte ligure, 1939. Giovannino a huit ans et coule une enfance heureuse dans la villa Géranium, protégé par l’affection de sa mère et de sa grand-mère, et ce malgré l’absence de son père. L’oncle Pino, la tante Marta, les petits Garibaldi, les fils du gardien, Mr. Sweet, le professeur de tennis, Maître Riedl achèvent de composer son petit monde.