Orvil a quinze ans. Sa mère est morte depuis quelques années, son père vit aux colonies où il a fait fortune, et Orvil, tout comme ses deux frères avant lui, fréquente les meilleures écoles d’Angleterre. Cet été-là (nous sommes dans les années trente), ils se sont tous donné rendez-vous dans un hôtel élégant des bords de la Tamise où ils envisagent de passer un mois ou deux.
Orvil s’en accommode mal. La clientèle guindée, la vie réglée et même le lieu idyllique l’irritent, et, comme s’il avait pressenti qu’il vivait là le dernier de ces étés où tout, ou presque, est encore permis, il part en quête de l’Aventure.
L’Aventure, c’est tantôt la cabane dans la forêt où il épie la vie d’un étrange professeur et de ses élèves, tantôt la belle Aphra, amie de son frère aîné, dont Orvil devient le chevalier servant. C’est le vol d’un rouge à lèvres et des heures de voyages imaginaires. Ce sont les derniers jeux d’enfant et les premiers émois. Le trouble s’immisce partout. Le plaisir et l’angoisse aussi.
À la fin de l’été, cet univers mi-réel mi-imaginaire, le paradis d’Orvil, éclate comme une bulle de savon. Tout rentre dans l’ordre. Orvil retourne à l’école, un peu plus adulte, un peu plus pauvre.
Soleils brillants de la jeunesse (dont le titre original est In Youth is pleasure), paru en 1945, est un Attrape-cœur (1951) anglais : en plus sensuel et plus ironique. Denton Welch évoque avec beaucoup de subtilité et une légère nostalgie cette transition qu’est l’adolescence. Son roman a influencé toute une génération d’écrivains.
Comme le dira William S. Burroughs quarante ans plus tard dans sa préface à Soleils brillants de la jeunesse : « À la question “Quel est l’écrivain qui vous a le plus influencé ?”, je réponds sans hésitation : Denton Welch… S’il y a un écrivain injustement ignoré, c’est bien lui. »
Soleils brillants de la jeunesse
Denton WELCH
Orvil a quinze ans. Sa mère est morte depuis quelques années, son père vit aux colonies où il a fait fortune, et Orvil, tout comme ses deux frères avant lui, fréquente les meilleures écoles d’Angleterre. Cet été-là (nous sommes dans les années trente), ils se sont tous donné rendez-vous dans un hôtel élégant des bords de la Tamise où ils envisagent de passer un mois ou deux.
Orvil s’en accommode mal. La clientèle guindée, la vie réglée et même le lieu idyllique l’irritent, et, comme s’il avait pressenti qu’il vivait là le dernier de ces étés où tout, ou presque, est encore permis, il part en quête de l’Aventure.
L’Aventure, c’est tantôt la cabane dans la forêt où il épie la vie d’un étrange professeur et de ses élèves, tantôt la belle Aphra, amie de son frère aîné, dont Orvil devient le chevalier servant. C’est le vol d’un rouge à lèvres et des heures de voyages imaginaires. Ce sont les derniers jeux d’enfant et les premiers émois. Le trouble s’immisce partout. Le plaisir et l’angoisse aussi.
À la fin de l’été, cet univers mi-réel mi-imaginaire, le paradis d’Orvil, éclate comme une bulle de savon. Tout rentre dans l’ordre. Orvil retourne à l’école, un peu plus adulte, un peu plus pauvre.
Soleils brillants de la jeunesse (dont le titre original est In Youth is pleasure), paru en 1945, est un Attrape-cœur (1951) anglais : en plus sensuel et plus ironique. Denton Welch évoque avec beaucoup de subtilité et une légère nostalgie cette transition qu’est l’adolescence. Son roman a influencé toute une génération d’écrivains.
Comme le dira William S. Burroughs quarante ans plus tard dans sa préface à Soleils brillants de la jeunesse : « À la question “Quel est l’écrivain qui vous a le plus influencé ?”, je réponds sans hésitation : Denton Welch… S’il y a un écrivain injustement ignoré, c’est bien lui. »